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La perruche de Sparrman ou Kakariki à front rouge est une des 7 espèces du genre Cyanoramphus (Cyanoramphus novaezelandiae).
Originaire de Nouvelle-Zélande et des îles avoisinantes, elle est en voie de disparition dans son milieu naturel mais très présente dans les élevages européens depuis quelques décennies.

MORPHOLOGIE
Cette perruche est assez trapue, avec une grosse tête et une queue bien développée ; elle mesure en moyenne 27 cm de long (dont 12 à 16 cm de queue).
La couleur du plumage est en majorité verte, avec des nuances et des zones pouvant être très claires. Les plumes du front sont rouges, avec une bande de ma même couleur qui traverse et dépasse l’œil. On note aussi dans le phénotype sauvage des rémiges bleu foncé ainsi qu’une tache rouge sur les flancs qui se trouve cachée lorsque l’aile est repliée.

 

Mutations
Un certain nombre de mutations sont connues dans cette espèce:
Cinnamon : production incomplète de mélanine (on a de la phaeomélanine à la place de l’eumélanine) entraînant un vert plus clair tirant sur le jaune. Cette mutation est liée au sexe.

 

panaché: on retrouve sur le corps des zones dispersées sans mélanine, qui apparaissent donc jaunes. 2 mutations sont susceptibles d’entraîner un phénotype panaché : la mutation récessive (autosomale donc non liée au sexe) et la mutation co-dominante (autosomale également).

 

LUTINO: absence totale de mélanines, les oiseaux apparaissent donc entièrement jaunes avec le front et les bandes oculaires rouges. L’iris de l’œil est rouge clair. Cette mutation est autosomale récessive

 


Autres mutations moins fréquentes : Fallow (un peu plus clair que le cinnamon avec l’œil rouge, mutation autosomale récessive) ; Gris-Vert (autosomale dominante) ; Turquoise (autosomale récessive)
Ces mutations peuvent être associées entre elles pour en obtenir d’autres : Lacewing (cinnamon + lutino ou cinnamon + fallow selon les auteurs), Gold Checked (panaché dominant + panaché recessif, on obtient un oiseau jaune mais avec les yeux noirs), Panaché cinnamon…

Comportement naturel :
Dans son environnement naturel, la perruche de Sparrman vit en bordure de forêt, prairies buissonneuses, près des vergers… et descend volontiers pour se nourrir. Il s’agit donc d’un oiseau avec des mœurs quasiment terrestres qui adore gratter la terre à la recherche de nourriture. C’est un oiseau très actif, avec un vol rapide et adroit, très curieux qui n’hésite pas à s’approcher de l’homme. Ses « cris » sont raisonnables et gênent rarement le voisinage.

Hébergement :
Cette perruche sera élevée idéalement en couple(s) même pour les EAM. On peut éventuellement envisager d’élever 2 femelles si on ne souhaite aucune reproduction, mais les mâles sont assez territoriaux et ne se tolèrent que dans des grands espaces. L’élevage en colonies est possible mais dans des volières très vastes (6x3 mètres par exemple) et peut devenir compliqué en période de reproduction. Il en va de même pour la cohabitation avec d’autres espèces (elle est possible avec des oiseaux du type calopsittes, polytèles, perruches royales, perruches Catherine…) mais pas idéale pour la reproduction.

Volière intérieure :
Cette volière sera néanmoins spacieuse (si possible 2x1x2 mètres) et placée dans une pièce ne craignant pas les salissures ! On évitera les sols grillagés surélevés, le Kakariki aimant bien descendre et gratter au sol. Au fond de la cage on peut disposer du sable marin (coûteux) ou encore des copeaux de chanvre ou même de la paille, pour satisfaire ce besoin de gratter (attention à ce que la paille ne contiennent pas de parasites). Le papier journal est à éviter car les Kakarikis adorent le déchiqueter, il n’assure donc plus sa fonction d’absorption de déjections, et le risque d’intoxication par l’encre est parfois présent.

Volière extérieure :
Orientée au sud ou protégée des vents, elle mesurera idéalement 3x1x2 mètres pour un couple, avec un abri de 1 mètre de profondeur. Les Kakarikis craignent les froids intenses. Un sol bétonné permet un entretien et une désinfection faciles mais ne permet pas de gratter au sol. Un sol naturel est donc préférable même si les risques de contamination y sont plus élevés et obligent l’éleveur à vermifuger plus souvent ses oiseaux.

Accessoires :
gamelles solides (inox, terre cuite…) pour les graines et l’eau de boisson, de préférence avec une section large et posées à même le sol
perchoirs en bois de diamètres variables, ou même des branches d’arbres fruitiers non traités que les oiseaux s’amuseront à décortiquer
baignoire indispensable tous les jours, et enlevée dès que les ablutions sont terminées car les Kakarikis sont très salissants. 3-5 cm de profondeur d’eau suffisent. J’ai remarqué que mes Kakarikis préfèrent aller se baigner en fin de matinée, début d’après-midi.

 

 

Si le sol de la volière ne permet pas de gratter et de chercher sa nourriture, on peut placer des bacs ou jardinières remplis de terreau ils adorent (pour les miens je fais pousser dans des bacs en plastique du type bacs à litière pour chat du blé ou un peu de leur mélange de graines, et je leur donne le bac quand les pousses ont atteint 10 cm, ce qui leur fait un apport de verdure et les occupe à gratter et chercher dans le terreau)

Alimentation :
A l’état naturel les Kakarikis se nourrissent de fruits, verdure, bourgeons, graminées, nectar, fleurs, insectes et graines. Ce sont d’assez gros consommateurs d’eau, ils devront donc en permanence disposer d’eau propre (d’autant que certains aiment bien prendre leur bain dans la gamelle d’eau malgré la piscine !)
Une alimentation équilibrée comprend donc :
- des graines (mélange pour grandes perruches)
- des fruits et de la verdure (indispensables tous les jours)
- éventuellement des biscuits pour oiseaux, un peu de pâtée d’élevage ou pâtée aux insectes en fonction des préférences, certains se régalent d’insectes vivants (vers de farine, Å“ufs de fourmis…) mais ils sont à donner avec parcimonie
- graines germées : utiles pendant la période de reproduction, en faisant attention aux risques sanitaires (des moisissures ou bactéries peuvent se développer pendant le processus de germination)
- le millet en grappe est une friandise qu’on peut distribuer souvent

Reproduction :
Assez facile en captivité, ce qui compense pour la faible longévité de cette espèce (en moyenne 6 ans). On limitera tout de même à 2 nichées par an pour ne pas épuiser les reproducteurs.

On choisira des oiseaux en bonne santé, qui se sont « choisis » ou qui ont été choisis par l’éleveur pour l’obtention de caractères particuliers (mutations…).

 

La maturité sexuelle survient vers 4-5 mois mais il est préférable d’attendre 8-10 mois avant la mise à la reproduction.

 

Dimorphisme sexuel : pas toujours évident. En général la femelle est plus petite que le mâle, avec une queue plus courte, une tête plus fine et un bec moins puissant.

 

Nidification : 
Les Kakarikis acceptent généralement tous types de nichoirs. On peut leur mettre différents modèles pour qu’ils fassent leur choix puis enlever ceux qui n’auront pas retenue leur faveur pour éviter que la ponte ne soit disséminée dans plusieurs nids. De dimensions moyennes (30x20x20 cm), le nichoir est placé à 1.50-1.70 mètre du sol. Au fond on disposera 3-4 cm de tourbe mélangée à des copeaux de bois (personnellement je fais un mélange 50% terreau et 50% copeaux de chanvre) pour conserver un peu d’humidité.

 

Les Kakarikis sont susceptibles de nicher toute l’année même en extérieur. On installera les nids en début de printemps (fin mars environ), en ayant pris soin d’adapter l’alimentation en même temps (plus riche et plus variée).

Ponte et couvaison :
La ponte est généralement généreuse (5 œufs en moyenne, pouvant aller jusqu’à 10), avec un intervalle de 2 jours entre chaque œuf (pouvant aller jusqu’à plus d’une semaine en 2 œufs). Les œufs sont blancs et mesurent 2,5 sur 2,1 cm. La femelle couve seule et est nourrie par le mâle qui vient régurgiter des aliments à l’entrée du nid (ou même carrément dans celui-ci). Le mâle protège les abords du nid mais parfois vient dormir avec sa femelle.

 

 

Elevage des jeunes :
Ils naissent après une période d’incubation de 18-21 jours, recouverts d’un fin duvet grisâtre (ou blanc en fonction des mutations). Ils ouvrent les yeux vers l’âge de 10 jours. Les Kakarikis sont souvent de très bons parents et l’élevage pose rarement de problèmes. Le mâle nourrit rarement directement les jeunes tant qu’ils sont au nid même si cela arrive parfois. Par contre dès que ceux-ci sont sortis du nid (vers 5-6 semaines) il est fréquent que le mâle se retrouve seul à les nourrir et à les sevrer, la femelle étant repartie pour une nouvelle ponte. On peut placer un second nichoir dans la volière avant l’envol des jeunes en espérant que la femelle ira y pondre sa nouvelle nichée. A la sortie du nid, les jeunes étant très curieux, le sevrage est généralement rapide (en une semaine) : dès le lendemain de leur sortie ils commencent déjà à picorer dans la mangeoire pour imiter leur père.
La bague sera posée lorsque les jeunes ont une semaine environ (un diamètre de 4,5 mm est préconisé, personnellement j’utilise des bagues de 5 mm).

 

Réglementation :
La perruche de Sparrman est considérée comme une espèce très vulnérable, figurant en Annexe A de la législation européenne et en Annexe 1 de la CITES. Mais les animaux issus de 2ème génération d’élevage sont eux en Annexe B (l’origine de l’oiseau devant être prouvée, notamment par la présence d’une bague fermée). De plus les importations depuis le pays d’origine étant gelées depuis des dizaines d’années, il n’existe aucun doute sur l’origine captive de nos Kakarikis de volière. Enfin les mutations sont considérées comme domestiques et n’entrent pas dans les annexes, il n’y a donc besoin d’aucune autorisation spécifique pour leur transport ou leur commerce.
 

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